Mon histoire

 

Née en 1970, c'est dans les hautes terres de l’Ariège que j’ai grandi entre la lumière et le vertige, dans un corps que je sentais déjà différent. Mon compagnon de route s’appelle syndrome d’Ehlers-Danlos. Il a partagé mes jours, mes nuits, mes cicatrices.

J’ai connu la morphine, l’errance, les salles d’attente, les bistouris — et cette solitude qu’on tait parce qu’elle dérange.

Mais je ne voulais pas être réduite à ça. La maladie ne m’appartient pas plus que je ne lui appartiens. Elle m’a forcée à vivre autrement, à regarder le monde depuis la faille. Et dans cette faille, j’ai trouvé la lumière.

Quand l’invalidité à 80 % a voulu me mettre en cage, j’ai ouvert la porte. Je suis partie. Quinze années de nomadisme, d’un ailleurs vers un autre, pour me rencontrer autrement.

Voyager, c’était refuser la case, refuser le regard figé. C’était ma manière de respirer.

Je ne suis ni une maladie, ni un statut. Je suis une expérience en marche.

Un corps qui apprend, un esprit qui écoute, une femme qui transforme la contrainte en tremplin.

J’ai lu, appris, chuté, recommencé. J’ai fait de ma vie un laboratoire.

Là où la douleur devient conscience. Là où la chair devient sens.

Aujourd’hui encore, j’expérimente.

Écrire, aimer, penser, créer : c’est le même mouvement, le même souffle.

Je ne demande plus pourquoi moi.? Je dis : JE SUIS VIVANTE